Améliorer la productivité au poste de travail tout en réduisant la pénibilité pour l’opérateur : tel est le concept développé par Isybot. Start-up passée par les rangs d’IncubAlliance, Isybot conçoit et assemble des robots collaboratifs, ou cobots, issus de la recherche du CEA-Tech, capables d’adresser les taches pénibles non automatisables. Après une première collecte de 900 K€ en 2017, notamment via Scientipôle Capital et Calao Finance, la société francilienne générant 1,2 M€ de chiffre d’affaire en 2019 veut accélérer son développement et lève 2 M€ auprès de Karot Capital, de Socomore Venture et de Calao Finance déjà présent. Retour sur la trajectoire de cette start-up promise à un bel avenir avec Yves Measson, son fondateur et CEO.
Isybot est née dans les rangs du CEA LIST. Pouvez-vous nous retracer rapidement la genèse de cette société ?
Isybot est effectivement une spin-off du CEA LIST. A l’origine de sa création, un constat : la sous-valorisation de certaines de technologies développées par le CEA List alors même que ces dernières étaient en mesure de répondre à des besoins clairement identifiés chez les industriels. En tant que business developper au CEA List confronté à cette réalité, j’ai très vite été convaincu qu’il était possible de transférer ces technologies vers l’industrie. Avec Max Da Silva Simoes qui travaillait lui aussi au laboratoire de robotique interactive du CEA List, nous avons donc décidé de lancer notre propre projet et obtenu l’exploitation exclusive de neuf brevets du CEA LIST. C’est ainsi qu’est née Isybot en 2016.
Les choses sont ensuite allées très vite puisque vous avez pu, dès 2019, commencé à commercialiser vos premiers cobots ?
Oui, après une preuve de marché obtenue dès 2017 et le lancement de l’industrialisation de notre produit en 2018, nous avons été en capacité dès 2019 de commercialiser auprès d’industriels des robots collaboratifs (Cobots) travaillant en toute sécurité au contact des hommes, notamment sur des postes de ponçage – ce qui nous a permis de doubler notre chiffre d’affaire et d’afficher un résultat net positif l’an passé. Ces cobots, pouvant s’adapter à une grande variété de taches, ont pour triple objectif de lutter contre la pénibilité en réduisant les troubles musculo-squelettiques, d’améliorer la productivité des postes de ponçages et de revaloriser auprès de la jeunesse des métiers réputés pénibles.
Une promesse qui a, semble-t-il, séduit très vite de grands noms de l’industrie…
Oui, nous avons eu la chance dès 2016 de pouvoir réaliser des essais financés par de grands groupes tels que la SNCF et Dassault Aviation. Des essais qui ont été concluants puisque ces deux acteurs, early adopters, sont très vite devenus nos premiers clients. Ils ont par la suite été rejoints par de grands acteurs tels qu’Air France Industrie, Airbus (en Allemagne) et Safran qui ont eux aussi adopté nos machines.
Un succès qui s’accompagne aujourd’hui du bouclage d’une seconde levée de fond…
Après une première levée de fonds de 900 K€ au premier trimestre 2017 via Scientipôle Capital et Calao Finance notamment, nous venons en effet de boucler une seconde levée de fonds de 2 M€ auprès de Karot Capital, qui accompagne des entreprises innovantes à fort potentiel dans leur phase de développement, de Socomore Venture, fonds dédié au soutien de start-up et de technologies au fort potentiel disruptif dans le secteur industriel et de Calao Finance qui était déjà présent.
De quoi accélérer encore le développement d’Isybot ?
Oui, grâce à cette nouvelle levée de fonds, la société qui compte aujourd’hui 11 collaborateurs se donne trois objectifs principaux : étendre son réseau commercial en Europe d’ici la fin de l’année 2020 ; développer de nouveaux usages pour nos machines, notamment le contrôle destructif et le traitement des surfaces ; et développer un cobot dédié aux fortes charges (35 kg) pour une potentielle mise sur le marché fin 2021.
En quoi la crise sanitaire que nous traversons impacte-t-elle votre activité ?
Evidemment, comme toutes les entreprises, nous voyons nos activités en partie ralenties par le confinement. Pour autant, nous envisageons l’avenir sans trop d’inquiétude dans la mesure où notre stratégie se trouve renforcée par la crise actuelle. Cette dernière semblant plaider pour une relocalisation de nos savoir-faire européens, nous sommes en effet convaincus que notre machine pourrait devenir l’un des outils de relocalisation mis à la disposition des industriels souhaitant rapatrier leur production. Quant à la production de nos propres produits, dans la mesure où elle ne repose que sur des composants très standards, nous devrions n’être que très peu impactés par les événements actuels.
Pour en savoir plus sur Isybot : https://www.isybot.com/cobot/