Contribuer à une gestion efficiente, écologique et partagée des espaces naturels et cultivés en ville : c’est désormais possible grâce aux capteurs, à la plateforme de mesures et à l’expertise en matière d’agronomie et d’environnement d’Urbasense. Créée en avril 2015, cette start-up propose en effet à ceux qui créent, aménagent ou gèrent la nature en ville une technologie et un accompagnement permettant de rationaliser l’arrosage de ces espaces de nature. Un service qui a déjà séduit de nombreuses municipalités et qui fera cet été l’objet d’une nouvelle expérimentation autour des noues paysagères de la ville de Choisy-le-Roi. Focus sur la plus verte des jeunes pousses d’IncubAlliance.
Comment est née la société Urbasense ?
Urbasense est née d’un constat paradoxal : alors qu’avec le développement des écoquartiers les villes sont de plus en plus vertes, les budgets alloués aux professionnels en charge de l’entretien de la nature en ville vont quant à eux en diminuant. C’est pour remédier à cette situation que nous avons eu l’idée, avec Thomas Bure mon associé, de proposer des outils innovants permettant d’optimiser la gestion des espaces verts et notamment de rationaliser l’utilisation de la ressource en eau. Innovants d’un point de vue technologique mais aussi écologique, ces outils nous permettront, nous l’espérons, de contribuer à la valorisation des espaces paysagers de nos villes.
Concrètement, que proposez-vous ?
Une technologie et un accompagnement. Nous commercialisons en effet une solution permettant de rationnaliser l’arrosage à partir de capteurs. Disposés sur le terrain à surveiller, ces derniers remontent quotidiennement sur nos serveurs des informations relatives aux valeurs d’humidité des sols. Traitées par des algorithmes puis interprétées par nos experts, ces informations nous permettent de formuler des recommandations « clés en main » en matière d’arrosage. Ainsi, plutôt que de livrer à nos clients des tableaux de bords et des données chiffrées peu lisibles, nous leur indiquons par exemple la quantité d’eau à prévoir pour l’arrosage ou le moment le plus opportun pour arroser. Une solution simple d’utilisation qui permet à nos clients non seulement de réaliser une économie d’eau mais aussi de fiabiliser la vie de la végétation à l’âge adulte.
Vos clients justement, qui sont-ils ?
Ce sont principalement les aménageurs à l’origine de la création de nouveaux quartiers ou les services espaces verts des collectivités en charge de l’entretien et du renouvellement du patrimoine végétal des villes. Nous comptons ainsi parmi nos clients la Ville de Paris, la Métropole du Grand Lyon ou les Voies navigables de France. Plus récemment, et à leur demande, nous avons également décidé de nous tourner vers les gestionnaires des terrains de sports engazonnés très consommateurs en eau. Nous travaillons ainsi pour le stade olympique Yves-du-Manoir et envisageons prochainement deux opérations pilotes sur les terrains d’honneur des villes d’Anthony et de Fontenay-aux-Roses.
En quoi consistera l’expérimentation que vous lancez à Choisy-le-Roy ?
Elle a pour but d’aider la ville de Choisy à mieux appréhender le fonctionnement de ses noues paysagères. Moyen de traitement alternatif des eaux pluviales très utilisé ces dernières années dans le cadre de l’aménagement des villes, les noues paysagères sont des sortes de fossés végétalisés appelés à recueillir l’eau soit pour l’évacuer, soit pour l’infiltrer et reconstituer les nappes phréatiques. Très ingénieuses, ces installations n’en demeurent pas moins très compliquées à entretenir pour les services paysagers des municipalités, tant les incertitudes sur le régime hydrique sont encore nombreuses. L’objectif de cette expérimentation est donc de mieux comprendre, via nos capteurs, ce régime hydrique pour aboutir à des préconisations concrètes en termes d’entretien de ces zones.
Après à peine 18 mois d’existence, comment envisagez-vous l’avenir ?
A ce jour, notre bilan est plutôt positif. Nous sommes actuellement une équipe de 6 personnes et prévoyons un chiffre d’affaires pour 2016 de 350 000 euros et de l’ordre de 500 000 à 600 000 euros en 2017. Notre ambition pour les mois à venir est de conforter notre place de leader national dans le domaine de l’acquisition et de l’analyse de données relatives à la nature en ville, avant bien sûr de nous tourner vers le marché international.
Quel a été pour vous l’apport d’IncubAlliance dans cette aventure ?
En arrivant chez IncubAlliance, nous avons découvert qu’une start-up n’était pas qu’une affaire de techno ! Alors qu’avec Thomas nous étions convaincus d’avoir des idées précises sur notre projet, nous nous sommes rendus compte dès le séminaire d’intégration de tout ce que nous ignorions sur la création d’entreprise. Grâce à nos conseils de dirigeants et aux nombreuses formations-action proposées par l’incubateur, nous avons donc pu passer notre projet au crible des enjeux financiers, commerciaux ou de communication. Un gain de temps précieux qui nous a permis au final de donner naissance à un projet non seulement plus robuste mais aussi plus ambitieux.
Pour en savoir plus sur Urbasense : http://www.urbasense.fr