Un brevet déposé, un prototype de test bientôt disponible, des industriels intéressés : tout semble sourire à Enovasense après seulement un an d’existence. Le secret de ce développement fulgurant ? Une stratégie originale et audacieuse sur laquelle Geoffrey Bruno, directeur général de cette prometteuse start-up, accepte de revenir.
Votre premier prototype de test est sur le point de voir le jour. A qui s’adresse-t-il et en quoi est-il innovant ?
Il s’adresse aux professionnels de la galvanisation que nous visons en premier lieu. Ces derniers sont aujourd’hui confrontés à la problématique de l’incertitude concernant l’épaisseur de la couche de zinc à appliquer sur l’acier pour le protéger : cette dernière doit être suffisamment épaisse pour être conforme aux normes en vigueur, mais pas trop épaisse pour limiter la surconsommation de matières premières. Actuellement, il faut attendre plusieurs heures pour effectuer à froid les mesures d’épaisseur. L’innovation de notre solution consiste à établir un diagnostic dès les premières unités produites en intégrant la mesure d’épaisseur au cœur même de la production, grâce à une méthode non destructive et sans contact.
Développer un tel prototype en si peu de temps semble relever de l’impossible. Comment y êtes-vous parvenu ?
Grâce à la pertinence de notre démarche commerciale ! Plutôt que d’adopter une approche classique consistant à définir notre application, fournir la preuve du concept, lancer une levée de fonds, etc., avec le risque pour notre produit final de ne pas rencontrer le marché, nous avons fait le choix de nous rapprocher des industriels pour mieux connaître leurs besoins et leurs contraintes. Pour que cet échange soit mutuel, nous leur avons proposé de s’engager de manière progressive dans le développement de notre solution : en nous accueillant dans leur entreprise, en finançant une partie du développement puis de la location de notre prototype pour le tester et enfin en devenant les premiers acquéreurs de notre produit final.
A ce jour, quels industriels ont accepté de jouer le jeu ?
Dans le domaine de la galvanisation, les premiers à nous avoir suivis sont Frénéhard et Michaux. En mettant à notre disposition leur chaîne de production pour effectuer nos tests, ils nous ont permis de gagner un temps précieux dans le développement de notre prototype. Sur les autres marchés que nous abordons, de grands constructeurs et équipementiers de l’aéronautique et de l’automobile se sont engagés en participant au financement des études de faisabilité.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Avec beaucoup d’optimisme ! D’autant qu’en 2013 nous avons été désignés lauréats national du Concours d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, dans la catégorie « en émergence ». Quand on pense que 504 entreprises concouraient dans cette catégorie, cela ne peut que nous inciter à aller de l’avant.